Secrétaire un jour, secrétaire toujours

Publié le par Christiane Lesage

Secrétaire un jour, secrétaire toujours

Il était une fois… euh non, c’est ringard. C’est l’histoire d’… Pas mieux. Décidément, qu’il est difficile de commencer une histoire. Mes parents m’ont appris qu’il suffit de mettre un pied devant l’autre pour avancer. Je suppose qu’il suffit de mettre un mot derrière l’autre pour écrire.

Alors, je me jette à l’eau, je plonge, avec l’immense risque de  couler, car la natation et moi vivons sur deux planètes différentes.

Se jeter à l’eau, c’est ce que j’ai fait quand j’ai appuyé sur la touche « entrée » de mon clavier qui validait mon inscription au statut d’autoentrepreneur. « Secrétaire indépendante »,  un titre que j’étais fière de porter comme un privilège. C’était il y a presque six ans.  J’étais retraitée depuis plusieurs années, oui mais de manière très anticipée, il faut bien le dire. Reprendre une activité et qui plus est en tant qu’indépendante était une aventure palpitante, stimulante, rajeunissante…

Il fallait tout prévoir : s’équiper, mais ça j’avoue que je n’ai pas eu à acheter grand-chose. Par déformation professionnelle (j’ai fait toute ma carrière dans le domaine administratif), j’avais déjà tout ce dont je pouvais avoir besoin, ordinateur, une connexion internet, imprimante 3 en 1, perforatrice, plastifieuse, et toutes les fournitures traditionnelles… mais c’était bien loin de suffire. Il fallait avant tout trouver des clients. Évidemment, me direz-vous, sans clients mon entreprise n’aurait pas existé.

La meilleure manière de trouver des clients est sans aucun doute la prospection. Contacter des clients potentiels de toutes les manières possibles, par courrier,  par mail, sur rendez-vous, sur des forums d’entreprises, des expositions,  tout est envisageable. N’ayant que très peu de résultats avec ces méthodes,-on ne s’invente pas commerciale du jour au lendemain, moi mon boulot c’était le secrétariat, alors… -bref, j’utilisais la prospection passive. C’est quoi ?  La prospection passive ? C’est savoir dégainer sa carte de visite au bon moment, chez votre boucher, votre boulangère, votre coiffeuse, aux parents des copines et copains de vos enfants… Et là, les premières missions commencent à arriver. C’est formidable, que dis-je ? Merveilleux ! Et la cerise sur le gâteau, c’est le moment où on rédige la facture. Quelle jubilation ! Le résultat des efforts enfin récompensés.

Les jours passent et… il faut à nouveau prospecter car les clients, si ce sont des particuliers,  n’ont pas besoin de vous tous les jours, ni même tous les mois. Il faut à nouveau contacter, convaincre… et le premier trimestre passé, il faut déclarer son chiffre d’affaires et on réalise de plein fouet que l’argent gagné n’est pas à la hauteur de vos croyances car la ponction est claire et nette, un quart disparaît de votre compte.

D’accord, tout va bien, on n’ignorait pas ce tout petit détail, bien sûr.

Et les mois passent, avec des missions ponctuelles, des promesses de missions qui n’arrivent jamais, des devis qui fleurissent dans votre boîte mail dont vous ignorez souvent ce qu’ils sont devenus. Le doute s’installe. Ai-je eu raison de me lancer dans cette aventure ? Qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère ? (J’ai déjà lu ça quelque part, pas vous ?) et au moment où vous laissez l’abattement prendre possession de vos dernières défenses, vos copines facebookiennes vous rassurent, vous redonnent confiance et hasard ou non, vous recevez une offre de travail alléchante, en tout cas bienvenue. Et c’est reparti comme à la guerre, la fleur au fusil !

Publié dans Sénior et alors ?

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M
si j'ai bien compris ta dernière phrase, tu as reçu une offre de travail alléchante :) je suis contente pour toi, tu le mérites, tu finis bien l'année, 2015 promets d'être une super année :) gros bisous
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C
Malheureusement, non. C'est le récit de toute une épopée qui remonte à plusieurs années. Au fur et à mesure, j'ajoute un nouvel article qui nous rapproche d'aujourd'hui. De belles propositions, j'en ai reçu plus d'une durant ces six dernières années mais la plupart du temps, cela se soldait par des flops de dernière minute. J'ai définitivement cessé mon activité de secrétariat que j'aurais pu appeler écrivain public, mais au-delà d'une profession, c'est avant tout un état d'esprit inscrit au fond de mon être. J'ai d'autres projets qui me tiennent à cœur, on verra bien ce que me réserve 2015.