Une pensée pour la Toussaint
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
(Victor Hugo - "Demain, dès l'aube" 4 octobre 1847)
Comment ne pas se remémorer ce merveilleux poème de Victor Hugo quand nous célébrons ceux qui nous ont quittés.
J’ai découvert ce poème lors de ma 6ème au collège. Il m’a profondément marqué d’autant que je découvrais qu’un père pouvait perdre son enfant. Dans mon esprit embué de naïveté, les personnes âgées mouraient en premier. J’ai appris ce poème avec beaucoup d’émotion, de tristesse, de compassion pour ce papa dévoré par le chagrin.
Christiane Lesage
Cricri